La phase de relecture : que faire et dans quel ordre ?
- Christophe
- il y a 2 jours
- 3 min de lecture
La première fois que j’ai terminé un manuscrit, j’ai commis la même erreur que beaucoup d’auteurs indépendants. J’étais tellement pressé de passer à l’étape suivante – la mise en page, la couverture, la publication – que j’ai relu mon texte en diagonale, corrigé deux fautes d’accord et… cliqué sur “Publier”. Résultat ? Un retour client cinglant : “L’histoire est sympa, mais quelques fautes de frappe.”
Ça calme.
Depuis, j’ai affiné une méthode de relecture progressive, claire, qui permet de reprendre un texte de fond en comble sans s’y perdre. Je te la partage ici, étape par étape.

1. Commencer par une pause
Je sais que c’est frustrant. Tu viens de poser le point final, tu veux boucler. Mais justement, ton cerveau est encore trop proche du texte. Laisse ton manuscrit dormir une semaine ou deux. Cette prise de recul est indispensable pour relire avec des yeux frais.
2. Relire en priorité le fond
Avant de chercher les coquilles, assure-toi que l’histoire fonctionne. Pose-toi les questions suivantes :
Est-ce que mon plan est clair du début à la fin ?
Les enchaînements sont-ils logiques ?
Ai-je des passages qui ralentissent inutilement la lecture ?
Les personnages sont-ils cohérents (dans un roman) ou le raisonnement est-il progressif (dans un guide) ?
C’est à cette étape que tu vas peut-être devoir couper, réorganiser, voire réécrire certaines parties. Ne t’attarde pas sur la forme pour l’instant. Concentre-toi sur l’efficacité du propos.
3. Passer à la relecture stylistique
Une fois que le fond est solide, passe à la forme. Ce que j’appelle “forme”, c’est le style, le rythme, le ton.
Voici ce que je vérifie :
Les phrases sont-elles claires et bien ponctuées ?
Ai-je utilisé des mots trop complexes ou, au contraire, trop répétitifs ?
Est-ce que certaines phrases pourraient être allégées ?
Est-ce que ma voix d’auteur est bien là, ou est-ce que je sonne artificiel ?
J’imprime souvent le texte à cette étape ou je le relis sur une liseuse. Changer de support aide à repérer ce qui ne va pas.
4. Corriger l’orthographe, la grammaire et la typographie
Là seulement, tu t’attaques aux fautes. C’est une étape cruciale, mais elle vient en dernier. Pourquoi ? Parce que si tu corriges toutes les virgules sur une page que tu vas réécrire ensuite, tu perds ton temps.
Pour cette phase, j’utilise un triple combo :
une relecture à voix haute (ça fait ressortir les fautes et les phrases bancales),
un logiciel de correction (comme Scribens),
et parfois l’œil d’un ami qui a une bonne maîtrise du français.
Tu n’imagines pas à quel point un regard extérieur peut faire la différence. On est souvent aveugle à ses propres erreurs.
5. Ne pas négliger la mise en forme finale
Avant l’export, vérifie que ton texte est propre :
les tirets sont bien des tirets cadratins pour les dialogues,
les espaces sont correctement placées (pas d’espace avant une virgule),
les majuscules accentuées sont bien présentes,
les titres sont cohérents d’un chapitre à l’autre.
Cette étape donne une vraie finition à ton livre. Elle ne fait pas vendre, mais elle évite les mauvaises critiques.
6. Et ensuite ?
Quand toutes ces étapes sont faites… relis encore une fois. Sérieusement. C’est souvent à la dernière lecture que tu repères la petite coquille traîtresse restée cachée jusqu’au bout. Et crois-moi, elle ne passera pas inaperçue aux yeux d’un lecteur.
À retenir
Ne relis jamais ton texte immédiatement après l’avoir écrit.
Commence par la structure avant de t’attarder sur la forme.
Sois méthodique, étape par étape.
Utilise plusieurs supports de lecture pour varier les angles.
Accepte l’aide extérieure : une relecture humaine vaut de l’or.
J’espère que cette méthode t’aidera à rendre ton livre aussi pro qu’il le mérite. La relecture est peut-être l’étape la moins glamour de l’écriture, mais c’est celle qui donne toute sa crédibilité à ton travail.
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